Page:Apollinaire - Histoire de Mlle Brion, dite comtesse de Launay.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

42
histoire de Mlle brion

rendue très tendre et qui en remarquait, avec plaisir, les effets chez M. H… nous dit qu’elle ne répondait plus de rien : que ces instants étaient l’écueil où toute la fausse vertu des prudes faisait ordinairement naufrage : qu’une jolie femme risquait trop à s’engager à être sage vis-à-vis d’un homme aimable et rompu aux bonnes fortunes comme l’était M. H…, que toutes les femmes pourraient le promettre : mais qu’il n’y avait que les laides à qui il fut permis de tenir parole. Ses yeux enflammés, qu’elle tenait fixes sur le dieu qui l’inspirait, nous promettaient un dénoûment digne des acteurs. La luxure peinte sur le visage, elle se préparait déjà à réaliser les fumées du vin qui opéraient chez M. B…, quand le ciel cessa de l’assister.