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progrès intellectuels de cette République, et en même temps la franche hospitalité et l’exquise délicatesse avec lesquelles je me suis vu accueilli par les classes les plus élevées de la société de Buenos-Ayres, pendant les quelques jours que j’ai passés parmi vous.

Force m’était pourtant de me rendre à votre honorable invitation, non pour occuper votre attention au moyen d’une conférence traitant de la théorie de l’Évolution, comme me l’avaient demandé mes savants collègues, car, comme je vous l’ai dit, il ne m’est point donné de la faire ; mais parce que j’y vois une occasion favorable pour vous exprimer mes sentiments de profonde estime et de reconnaissance éternelle.

Tel est, je vous le dis sincèrement et en toute franchise, le but principal des quelques mots que je vous adresse. Veuillez donc, je vous prie, considérer la partie technique qui les enveloppe et les accompagne, comme un simple prétexte, et comme telle, imparfaite et remplie de lacunes.

La doctrine de l’Évolution, Messieurs, qui effraye encore l’ignorance, qui irrite la superstition et le fanatisme, mais qui, tous les jours, gagne du terrain sur ses adversaires, la doctrine de l’Évolution professée avec enthousiasme par les nouvelles légions de la science, est la plus logique, la plus naturelle et, par cela même, la plus attrayante de toutes celles qui jusqu’à ce jour se sont présentées pour expliquer l’admirable épopée de la création.

Il est certain que des hommes éminents dans les sciences mathématiques ou dans les doctrines juridiques et sociales, attachés encore jusqu’à un certain point, à la philosophie scolastique, envisagent avec ter-