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plus doux transports succéda le plus beau silence. J’en fus d’abord fâché parce que je voyais finir trop tôt un acte qui devait prodigieusement influer sur mon instruction ; mais aux demi-mouvemens et aux soupirs étouffés des deux combattans, je compris qu’ils n’avaient pas encore abandonné le champ de bataille. Après une minute d’anéantissement, quelques baisers les rappelèrent à eux-mêmes, et le révérend, en quittant sa position, fit entrevoir le plus brillant instrument. Je m’avisai alors de lui comparer le mien, et à mon grand regret, je vis que je n’étais encore qu’un pygmée. Mais on me préparait un autre étonnement : le père Timothée, en quittant ma mère, laissait à découvert une mousse