Page:Antonin ou Le fils du capucin, 1801.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 95 )


et je conçus le projet de désabuser Lucie sur le mérite physique de mon heureux rival ; je m’arrêtai avec plaisir à cette résolution, et je me retirai pour y réfléchir plus à mon aise. Ma femme était d’une complexion vive et portée au plaisir ; l’idée de la jouissance l’avait peut-être aveuglée, et je pouvais encore la tirer de son erreur. J’attendis impatiemment minuit, enveloppé dans un manteau, le chapeau sur les yeux, je m’introduisis dans l’appartement de Lucie qui déja m’attendait dans son lit… Une veilleuse éclairait la chambre de sa lumière vacillante… Je l’éteignis facilement en déployant mon manteau, et l’obscurité facilita le quiproquo.

Une voix demanda doucement : Est-ce vous ? Je répondis très-bas :