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ÉLOGE HISTORIQUE D’EUSÈBE DE LAURIÈRE.

les autres ; mais quel dommage pour la jurisprudence françoi ^e qu*il n*alt point exécuté un projet extrêmement utile et d’un genre tout nouveau qu’il a annoncé en plusieurs endroits de ses ouvrages, sous le titre de Recueil de Pièces ou d’Actes juridiques ! Son intention éloit de réunir tous les monumens qui pouvoient donner connoissance de notre ancien droit soit public, soit particulier ; de la forme dans laquelle-on rendoit la justice et de la procédure qu’on suivoit. On l’a déjà répété plus d’une fois, nos anciennes coutumes n’étuient point écrites, et elles éloicnt sujettes à bien des variations ; or, on ne peut avoir de preuves plus incontestables de Texislence de certaines coutumes, et rien ne peut mieux mettre au fait de leur nature, de leurs principes, de leurs règles, que les actes judiciaires mêmes qui ont été dressés conformément à CCS coutumes, lesquelles y sont quelquefois rappelées. Quelles lumières n’auroil-il pas répandues sur les temps les plus obscurs de notre ancien droit, et quelle perle qu’il ait été enseveli dans le même tombeau avec M. de Laurière ! Car on ne peut guère se flatter que son zèle pour les antiquités de notre jurisprudence trouve jamais des imitateurs assez ardens, assez laborieux et assez éclairés pour faire revivre un projet dont l’exécution demanderoit bien des recherches pénibles et une érudition pou commune.

M. de Laurière a été pendant toute sa vie sujet à de grandes maladies, et ses travaux continuels ont sans doute contribué à affaiblir son tempérament.... Il mourut le 19 janvier 172S, Agé de plus de soixante-huit ans.