Page:Antoine Loysel - Institutes coutumières, 1846, I.djvu/86

Cette page n’a pas encore été corrigée
lxxii
ÉLOGE HISTORIQUE

de la lilléralure. La conformité de la profession, des études, des vues el des projets forma et entretint pendant très-longtemps l’intimité entre lui et M. Claude Berroyer, avec qui il a partagé le travail et Thonneur de plusieurs ouvrages qui ont été très favorablement reçus du public. Ils avoient agrégé à leur société M® Claude Alexis Loger, aussi avocat au Parlement , qui n’étoit point inférieur à ses deux amis.

Quoique M. de Laurière fût fort attaché à ses études, il ne refusoit cependant point son ministère à ceux qui y avoient recours, et plusieurs cliens ont éprouvé à leur avantage qu’il savoit, quand il en étoil question , faire usage pour les affaires de ses lumières et de son savoir. On peut cependant dire que toute sa vie a été partagée entre les livres qu’il a lus et ceux qu’il a composés. Il a donné au public un grand nombre d’ouvrages qui transmettront son nom à la postérité cl qui seront des témoins toujours vivans de sa profonde érudition et de son assiduité au travail. Son premier ouvrage fut imprimé en J692 ; il est intitulé : De l’origine du droit d*amorlissemenl (I). Il y traita aussi du droit des francs fiefs qui repose à peu près sur les mêmes principes ; et il entreprit d’y prouver que les rentes constituées sont sujettes au droit d’amortissement. Il fil imprimer à la fin de cet ouvrage des actes et des titres pour lui servir de preuves. Le privilège du roi qu’il obtint pour rinipression de ce livre mérite quelque attention. Il y rend compte de ses idées sur l’étude du droit françois qui lui paroissoit trop négligée, et du projet qu’il avoit formé d’en examiner successivement toutes les matières dans des dissertations séparées (^). (1 ; De l’Origine du droit d’amoi’lissemenlj parËusèbe de L***, à Paris, chez Jérôme Robin, i(>92, i vol. in-i’i. Sonsysiémeest que les amorlissemenls ne sont fondés que sur rabrégcinent du fief résultant de ce que le fief passe en mainmorte. Camus , Bibliot, de droit, n»i586, édit. de Dupin, 1832.

(2) Voici les termes employés dans le privilège. « Noslre bien-amé Eusèbe de Laurière, avocat au Parlement, nous a fait remontrer que l’étude particulière qu’il fait depuis longtemps de notre jurisprudence françoise lui ayant fait voir qu’il cloil difficile d’y faire de grands progrès sans remonter jusqu’à la sourccy il a toujours lâché àe l’étudier historiquement. Et comme celte mélhodc l’a convaincu, non-seulement qu’il y avoit plus de découvertes à faire dans notre droit françois, cl pour le moins d’aussi belles que dans le droit romain , dont pourlanl tout le monde est si fort prévenu, mais aussi que la plupart des fautes qu’ont faites ceux qui l’ont manié jusqu’ici, viennent de ce qu’Us n’en ont pas