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DE M. LOYSEL.

les choses magnifiquement ; et pour faire connoitre M. Loysel, Il convia à ses noces tous MM. les présidens, MM. les gens du roi , et ses principaux parens de Paris, de Beauvais, de Pontoise , de Senlis et de Chartres-

Après ce mariage, qui fut célébré le â août 1563, M. Loysel se rendit encore plus assidu aux audiences ; et il fut très-employé aux plaidoicries par le crédit de M. du Mesnil qui le fit subAitut de M. ie procureur-général : car alors ces emplois se donnoientà des personnes de mérite ; mais il lui donna, en même temps, conseil de ne s’y point trop attacher, parce que le parquel Irompoil fort son maitre, el qu’un écu gagné comme avocat, valoit mieux que dix gagnés au parquet. Quand il fat ainsi dans remploi, il ne négligea pas ses études ; car pend(git plus de quarante années qu’il fut occupé aux affaires du palais , il n’y eut presque point de Jour où il n’étudiât avec la même application que quand il étoit écolier. Comme il avoit nu esprit net et de précision , il se mit en tête d’apprendre le droit françois par principes. Pour y parvenir, il suivit l’ordre et la méthode dont il s’étoit si utilement servi pour apprendre le droit romain ; c’est-à-dire, que comme il avoil commencé l’étude des loix romaines par la lecture des Institutes de Justinien , des loix des douze Tables, des sentences de Paul, des Institutes de Ca’iusetd’Ulpien.dn Traité de Mœcianus de Asse , des titres de Ferhorum significationc , de hegnlis juris, et des anciens auteurs latins ; il commença l’élude du droit françois par la lecture des plus belles de nos cou tu mes . et des ordonnances qui étoient pratiquées de son temps. Il conféra ensuite , avec le droit nouveau , les anciennes ordonnances de nos rois, les anciens arrêts du Parlement, les anciennes coutumes, les anciens praticiens ; el, ayant ainsi trouvé le moyen de pénétrer le sens de toutes les coutumes du royaume , pour en faciliter rintelligence à tous ceux qui viendroicnt après lui, il entreprit ses Institutes coutumières , auxquelles il travailla pendant toute sa vie.

Vers la fin de l’année 1564 , P. Pi (hou fit imprimer ses observations intitulées : Adversaria subcesiva. Il en dédia le premier livre à son bon ami Loysel , et reconnut , dans l’Épitre , qu’il avoit eu quelque part à cet ouvrage. Loysel lui fit en latin une lettre de remerclment qui se trouve à la fin de la seconde édition de ses Observations , donnée à Bftie en 1574. Ce fut , ce semble , cette même année, qu’en exécution de