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ABRÉGÉ DE LA VIE

loit qu’il fût conseiller au Parlement : on traita même pour lui, quoiqu’il n’eût que vingt-trois ans, de la charge de conseillerclerc de M. Chevalier, pourvu de Tévêché de Senlis, mais lo marché en fut rompu , parce que M. le chancelier de Lhôpital ne voulut point admettre la résignation de cet office. Il alla ensuite à Senlis , où il demeura quelque temps avec Philippe Loysel son frère, qui en éloit lieutenant général, et qui lui fît avoir quelque emploi. Mais comme la mode éloit alors que les aines des maisons se faisoient avocats, quand ils avoient du mérite, et laissoienlla magistrature à leurs cadets (1), M. Loysel se détermina à faire la profession d’avocat. Il revint donc û Paris, où il demeura avec P. Pilhou, son intime ami. Ils allèrent assiduement aux audiences, où ils virent, avec peine , que l’emploi, au grand dommage des familles, éloit distribué à de jeunes gens qui n’avoient ni capacité ni expérience. M. Loysel , qui a voit lieu d’être persuadé qu’il auroit fait aus&i bien que beaucoup d’autres, eut du chagrin de ce qu’il n’avoit aucun client : comme il ne pouvoit avoir de l’emploi que par les procureurs , il fut enfîn forcé d’entrer chez Jérôme Blanchard , à condition qu’il lui donneroit des causes , et il plaida sa première au mois de février de l’anné 15G3 , à l’âge de vingt-six ans.

Il n’en eut pas plaidé trois, que M. du Mcsnil, avocat général, à qui il avoit communiqué au parquet , lui proposa en mariage demoiselle Marie Goulas sa nièce , fille de M. Goulas, avocat au Parlement , qui étoit décédé un an auparavant. M. Loysel marqua à M. du Mesnil combien il étoit sensible à l’honneur qu’il lui faisoit. El, dans le dessein défaire rompre celte all’aire, parce qu’il ne vouloit point encore se marier, il lui dit qu’il en écriroit à sa mère et à ses parens. Mais sa mère cl ses frères, qui virent combien celte alliance lui étoit avantageuse, vinrent promplementâ Paris : ils arrêtèrent les articles ; et, mettant ainsi M. Loysel dans la nécessité de conclure ce mariage, ils lui firent connoitre la vérité de celte règle , qu’il a mise dans ses Institutcs, que les mariages se fonl au ciel, el se consomment en la terre, liv. "i , tit. u, règle ii. I..a dot fut de six mille livres , avec cinq cent livres que M. du Mesnil promit de donner, ou de faire les frais de noces ; mais M. Loysel l’ayant prié d’en faire la dépense, M. du Mesnil fit (1) Dialogue des avocats, p. 45« derédit. in-i».