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INTRODUCTION HISTORIQUE

qu*alléguer une coutume contraire et souvent fausse ! Enfin les coutumes étaient très-incertaines en elles-mêmes, tant par l’injustice des baillis et des prévôts, qui les méprisaient pour suivre leurs volontés , que par la présomption de ceux qui s’attachaient plus à leurs opinions particulières qu’à ce qu’ils avaient appris par la tradition de leurs anciens. C’est ainsi qu’en parlait Pierre de Fontaines dès le temps de saint Louis, se plaignant (i) que son pays était pres({ue sans coutume , et qu’à peine en pouvait-on trouver un exemple assuré par Favis de trois ou quatre personnes (2).

l’outes ces coutumes variées à l’infini, quant aux détails, offrent cependant, quant au fond , une ressemblance dont on est frappé et qui indique manifestement qu’elles ont une source commune, qu’elles représentent les usages généraux d’une même nation, « Mais, dit avec raison M. de Bréquigny , ces usages ne conservent entre eux une parfaite unifoi-mûé qu’autant qu’elle y est maintenue par Cunité de puissance. Il était donc impossible que cette uniformité ne fût altérée par les démembrements arrivés dans les temps d’anarchie et de troubles ; par les secousses . qui brisèrent les liens de toutes les parties de la monarchie ; par le bouleversement de tout droit sous le despotisme féodal et par la multiplicité des juridictions. De là naquit la diversité de cette foule de coutumes particulières qui (1) Préface du Conseil de Pierre de Fontaines. (2) A loulcsces raisons il en faul joindre encore une qu’a signalée l’abbé Fleary .- »< Je crois , dit-il , que l’étude du droit romain ( celui de Juslinien, qui commença à être remis en lumière au commencement du M x.i*’ siècle ; y contribua. Comme il était estimé universeilcmenl, sans «« être bion entendu ni légitimement autorisé, chacun en suivait ce qu’il « t/ou/at/. D’ailleurs , les plus savants en lois n’étaient pas toujours les « plus expérimentés dans les coutumes, qui ne s’appuient que par l’usage M (les affaires, et toutefois leurs opinions étaient respectées et suivies «« dans les jugements, et il y en a u ;rand nombre (|ui ont passe eu coulûmes , » Tet qui ont été recueillies comme telles lors des rédactions ).