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XXVII
INTRODUCTION.

leurs poésies) ». Ces pièces, toutes également courtes et composées de trente et une syllabes, suivant le système dont il a été question plus haut, sont dans la mémoire de chaque lettré du pays, et les gens du peuple eux-mêmes les récitent à l’envi, sans se préoccuper le plus souvent d’en saisir la signification, qui est au-dessus de leur portée.

Le succès extraordinaire de ce recueil a motivé la composition de beaucoup d’autres collections analogues, dont le titre est calqué sur celui-ci. Ces anthologies, au point de vue japonais surtout, sont, pour la plupart, inférieures en mérite à celle des hyakŭnin, et médiocrement estimées des lettrés indigènes. On y trouve cependant çà et là quelques pièces dignes d’être traduites en une langue européenne.

Toutes les collections de ce genre, imprimées en signes idéographiques et en caractères syllabiques hirakana, sont très-remarquables au point de vue de la calligraphie. L’extrême variété des formes graphiques qu’on y rencontre permet de les considérer comme les meilleurs recueils d’exercices qu’on puisse obtenir pour arriver à surmonter les nombreuses difficultés de l’écriture cursive des Japonais.

Depuis la rédaction de ma traduction, un savant anglais, M. F. V. Dickins, a donné une imitation en vers anglais du Recueil des cent poëtes, imitation à laquelle il a joint la traduction d’un choix de pièces, et des notes intéressantes.

Quelques-unes des pièces traduites par ce savant orientaliste se trouvent également dans le volume que