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ANTHOLOGIE JAPONAISE.

Cette chanson a été composée par une courtisane de Nagasaki. Elle exprime le vœu que la lune soit pour elle un miroir sur lequel puisse apparaître l’image de son amant.

𛂁がめる nagameru « regarder longuement » est un verbe dont la traduction française est impuissante à rendre la force et la couleur. Il entraîne l’idée de contempler une chose nonchalamment et avec amour.


    naise dans une poésie chinoise de Tchang-jo-hou. Voy. D’Hervey-Saint-Denys, Poésies de l’époque des Thang, p. 255.

    Virgile, de son côté (Enéide, VI), a dit, à propos de Didon :

     . . . adgnovitque per umbram
    Obscuram, qualem primo qui surgere mense
    Aut videt, aut vidisse putat per nubila lunam…

    Enfin on peut rapprocher les deux vers suivants empruntés au recueil des Chants populaires de la Grèce moderne, de Fauriel (t. II, p. 176) :

    Χρυσὸν, λαμπρὸν φεγγάρι μου, ποῦ πᾶς νὰ βασιλέψης,
    Χαιρέτα μου τὸν ἀγαπῶ, τὸν ϰλέφτην τῆς ἀγάπης.