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HYAKOU-NIN-IS-SYOU.

froid (en jap. さむし samusi) et contribue à rendre l’image que le poëte a voulu retracer par ces vers.

きりぎりす Kirigirisŭ, dans la langue ancienne, désigne « le grillon (Gryllus campestris) ». Il est mentionné, dans les poésies du Man-yô-siû, comme un insecte chantant[1]. — « Son nom est imitatif de son chant[2]. » — Dans la langue actuelle, Kirigirisŭ désigne une espèce de sauterelle, et le grillon se nomme vulgairement カウロキ Kôrogi (сверчокъ, suivant le Dictionn. japonais-russe de M. Gochkiewitch). — « Cet insecte ressemble à la sauterelle ; il est petit, d’un noir pur et brillant comme de la laque ; il a des ailes et « des cornes », et se met à chanter au commencement de l’automne[3]. » — « Il aime à chanter sous le carrelage des habitations. La guerre lui plaît ; et lorsqu’il est vainqueur, il célèbre fièrement sa victoire. Son chant ressemble au bruit que fait l’ouvrier quand il tisse avec rapidité[4]. » — « Il y a deux espèces de grillons : celle qui a le dos plat grésillonne supérieurement. Son chant est comme si l’on disait Ko-ro-ro-mŭ, Ko-ro-ro-mŭ ; pur et gracieux, on le range après celui des insectes des pins[5]. » — « Le Korogi naît au commencement de l’automne, et chante lorsque l’hiver est arrivé. Suivant un dit-on populaire, lorsque le grillon se met à chanter, les femmes paresseuses se trouvent prises à l’improviste (pour les vêtements d’hiver). Au Japon, aussi bien qu’en Chine, on ne distingue pas bien le grillon, la sauterelle, etc.[6] »

On le voit, le grillon, chez les peuples de l’extrême

  1. Dictionn. Syô-tsiu Ka-gon-teï, p. 62.
  2. Dict. étym. Gon-gen-teï, p. 17.
  3. Mao-si-cu (Commentaire du Livre sacré des Vers), cité dans le Syo-gen-zi-kô. édit. lith., p. 164.
  4. San-tsaï-tu-hoeï, Sect. des insectes.
  5. Wa-kan-san-saï-dzŭ-ye, livre LIII, fo 13, vo.
  6. Ku-kin-cu, ap. Enc. jap.