Page:Anthologie japonaise, poésies anciennes et modernes.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
HYAKOU-NIN-IS-SYOU.


PENSÉE DE TRISTESSE[1]

















Tsûki mireba tsi-dzi-ni mo-no koso kanasi kere !
Wa-ga mi hitotsŭ-no aki-ni-va arane-do.



Si je contemple la lune, la tristesse m’apparaît de toutes parts,
Et cependant l’automne (ne répand) pas pour moi seul (sa funèbre influence)[2].


Extrait du Ko-kin-siû. Cette pièce a été composée par

  1. Hyakŭ-nin-is-syu, pièce xxiii ; Hito-yo gatari, vol. III, fo 8 ; Sika-zen-yô, p. 23.
  2. Voici une imitation en vers français de cette petite pièce :

    Ma jeunesse s’enfuit, sans amour, monotone.
    Mais pourquoi me répandre en regrets impuissants ?
    Ce n’est pas pour moi seul que la lune d’automne
    Verse en ces tristes nuits ses reflets pâlissants.