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Le Songe

ceux qu’elles trouvent en leur chemin ; & voilà comment elles attrapent chacune un époux & quantité d’amans.

Sont-elles mariées, elles oublient qu’elles sont nées pour obéir, ou si elles s’en conviennent, elles prennent la réſolution de ſecouer bientôt le joug. Les careſſes & les complaisances ſont les avant-coureurs de leur tyrannie : inſenſiblement elles ſe rendent maitreſſes par-là de l’eſprit de leurs époux, qui charmés de leurs manières, ou n’ayant pas la force dans ces commencemens de les contrarier, les gâtent, & leur fourniſſent de l’orgueil pour toute leur vie ; car dès qu’elles ont pris un certain train, qu’elles ſe voient un équipage., de beaux meubles, un rang, des amis qualifiés, au lieu de ſe tenir dans la ſoumiſſion qu’elles doivent à leurs maris, elles croient leur faire trop d’honneur d’en être les compagnes, elles prétendent les gouverner & les maîtriſer absolument.

Il faut, quoi qu’il en coûte, qu’elles aient tous les ornemens les plus nouveaux. Les plus déterminées coquettes n’ont point d’ajuſtemens, ni de modes que la piupart des autres ne veuillent imiter. J’avoue que la propreté est bienſéante, & même nécessaire aux deux sexes ;. que l’homme est une eſpece d’arbre dont le