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nymphe & le jeune homme s’éveillèrent. La nymphe chercha d’abord sa jarretière, & voyant Prenany qui la tenoit, elle s’approcha de lui galamment, la prit de sa main avec une grace charmante, la remit adroitement, tandis que Prenany & le jeune page se baissoient pour lui aider, & fit signe au jeune homme qui l’accompagnoit de jouer.

Il n’eut pas plutôt commencé, qu’elle se mit à danser avec toute la légereté & toute la grace imaginables. Prenany & son compagnon ne purent s’empêcher de sauter aussi en la voyant, & trois satyres, qui se joignirent au premier qui avoit paru, achevèrent de faire un ballet charmant.

Cette danse avoit déjà recommencé trois fois, & la nymphe alloit encore faire signe au tambourin de continuer, lorsque le prince lui dit, tout essoufflé : Votre danse est divine en vérité ; mais il est fatigant de vous voir, si l’on est obligé de danser en même temps que vous. Il faut pourtant qu’il y ait un charme inconnu qui y contraigne ; car je ne puis m’en empêcher. Donnez-nous quelque relâche, je vous prie ; vous devez avoir besoin de vous reposer, aussi bien que nous.

Je le veux bien, répondit gracieusement la nymphe, mais c’est seulement pour vous faire