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ture, fut extrêmement surpris, lorsqu’il reçut un billet, par lequel une femme lui faisoit savoir que tout ce qu’il imputoit à un rival, avoit été fait pour lui ; que l’on avoit fait meubler exprès un appartement, afin qu’il eût le plaisir de se voir dans un lieu propre ; que la fête dont il s’étoit plaint n’avoit nul rapport à la demoiselle, & que la chanson qui l’avoit rendu jaloux, lui marquoit les sentimens qu’une dame avoit pour lui ; que cette dame méritoit peut-être bien son entier attachement, qui ne feroit jamais tort à ce qu’il devoit d’ailleurs, par une obligation indispensable, & qu’il ne devoit point prétendre qu’elle se résolût à se déclarer, tant qu’on le verroit dans l’engagement qu’il avoit pris.

Raphane ayant relu plusieurs fois la lettre, fit cent questions à celui qui en étoit le porteur, & n’ayant pu tirer autre chose, sinon qu’on attendoit sa réponse, il se sentit entraîné, par un mouvement secret, à suivre cette aventure. Il promit, pour première marque de reconnoissance, de n’aller plus que de temps en temps chez la demoiselle, & seulement pour jouir du plaisir de voir ses espérances trompées, lorsque les soins qu’elle croyoit lui être rendus par un amant inconnu, cesseroient entièrement. La correspondance se forma par lettres,