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gard de leurs bienfaiteurs, & même souvent de ceux qui leur appartiennent, comme nous venons de le voir.

La cour & le peuple jouissoient d’un bonheur infini, lorsqu’il fut, peu de temps après, traversé par un malheur qui les accabla d’affliction. Le roi tomba dangereusement malade, & son mal étoit du nombre de ceux dont on ne peut aisément savoir la cause. Diverses personnes le traitoient suivant qu’ils croyoient connoître sa maladie. Quand on en use ainsi, on est souvent en danger d’avancer les jours du malade, au lieu que si le véritable médecin ne peut guérir ce qui est incurable, il se sert de toute la sagesse de son art pour donner du soulagement, & ne fait rien qui précipite le progrès d’un mal dont le moment de la maturité est le dernier de la vie de la personne qui souffre. Enfin celui du roi fut si grand, que quelque remède qu’on lui donnât pour rétablir sa santé, il fut impossible de le guérir. Le prince son fils en avoit un sensible chagrin ; il étoit continuellement auprès de lui, pour le conjurer de prendre les choses que l’on croyoit nécessaires pour le rétablissement de sa santé, ou pour l’empêcher de prendre celles que l’on appréhendoit qui ne l’altérassent encore davantage. La nature de son mal lui faisant tout