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toutes les attaques ; tantôt soutenir ceux qui plioient, par des renforts tirés des corps moins engagés dans la bataille, & tantôt mener les autres au combat avec un ordre & une intrépidité admirables. C’est ainsi qu’un véritable général doit agir ; de courir çà & là, d’être présent à tout ce qui se passe dans une occasion si tumultueuse, si pleine de périls, & dont les suites sont ou si funestes ou si glorieuses, par la perte ou par le gain de la victoire.

Le prince de Sarendip, voulant profiter de celle qu’il venoit de remporter, entra comme un foudre dans les états du prince de Méros ; il s’empara de la province qu’on retenoit au roi son père, & même de plusieurs villes qui étoient au prince de Méros. Celui-ci, voyant une si grande rapidité de conquêtes, & craignant qu’elles n’augmentassent, demanda la paix. On la lui accorda, à condition que les villes qu’on lui avoit prises resteroient au roi de Sarendip pour les frais de la guerre. Cela ayant été arrêté de part & d’autre, le prince de Sarendip donna le gouvernement général de la province qui appartenoit au roi son père, au brave Arsanez, qui s’étoit si fort distingué à la bataille. Il établit des gouverneurs, & d’autres officiers à chaque ville qui en dépendoit, aussi bien qu’à celles qui n’en étoient pas, &