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aussi-tôt, & combattit quelque temps avec fermeté. Mais cette résistance ne fit qu’augmenter l’ardeur des Numidiens, qui, à coups de sabre, percèrent la première & la seconde ligne ; qui furent obligées de s’enfuir, après avoir laissé sur la place plus de deux mille morts des leurs, & autant de prisonniers. Leur aîle gauche combattoit toujours ; mais voyant le malheur de leur droite, ils perdirent courage : ils eurent le même sort que la gauche, & ce ne fut par-tout qu’une déroute générale. Les Numidiens ne s’amusèrent point au pillage ; ils poursuivirent leurs ennemis, toujours en les battant & tuant. Le prince d’Arcas, dans la mélée, fut blessé de deux coups de sabre que lui donna le prince de Sarendip, & l’auroit peut-être tué, s’il n’avoit trouvé sa sûreté dans sa fuite. Les Arcaciens perdirent plus de dix mille hommes, sans compter les prisonniers, & tout leur bagage, avec la caisse militaire, qui fut partagée entre tous les soldats. Le roi, voulant profiter de sa victoire, enleva cinq ou six places, & mit tout le pays des environs à contribution. Le prince d’Arcas se voyant, par ce moyen, hors d’état de soutenir la guerre contre des forces si supérieures aux siennes, demanda la paix. On la lui accorda, à condition qu’il payeroit tous les ans un tribut d’un million au roi