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Les poëtes chantoient sur leur lyre cet heureux hyménée, & en pronostiquoient la durée par la beauté de leur chant. Des fontaines de vin couloient de toutes parts, & des feux d’artifice, qui montoient jusqu’aux nues, annonçoient au ciel la joie que les peuples avoient d’un mariage si auguste & si conforme à leurs désirs.

Voilà ce qui se passa de plus considérable en cette occasion. Revenons présentement au roi de Sarendip & aux deux princes ses enfans, dont le mérite étoit révéré de tous les peuples, & il n’y avoit point de roi qui ne se fît honneur de son alliance. Parmi ceux qui la souhaîtoient le plus, le roi de Numidie, qui avoit pour fille unique une des plus aimables princesses du monde, la fit proposer au roi de Sarendip pour le prince son cadet. Ce roi, qui avoit beaucoup d’estime pour lui, & qui avoit entendu parler des rares qualités de cette princesse, accepta d’autant plus volontiers cette proposition, qu’elle étoit unique héritière des états du roi son père, & que, venant à mourir, le prince de Sarendip monteroit sur le trône. Les choses étoient déjà fort avancées, lorsque le prince d’Arcas, voisin du roi de Numidie, la fit demander en mariage. Cette alliance l’accommodoit fort, parce qu’étant devenu roi de Numidie, il y joignoit ses états, & devenoit par