Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/436

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ser à votre cœur. C’est dans cette occasion où la nature ne pouvant plus dissimuler, vous fera sentir ses mouvemens les plus tendres, en récompensant avec plaisir l’obéissance que vous avez eue pour exécuter les ordres paternels, qu’il est bon de s’y conformer toujours, sur-tout quand ils ne tendent qu’à notre bien & à notre gloire.

En effet, lorsque les princes parurent devant le roi, il se leva de son siège, les embrassa l’un après l’autre, & en leur donnant mille marques de tendresse, il répandit des larmes de joie de les revoir après une si longue absence. Les princes lui remirent la lettre & les présens que l’empereur Behram lui envoyoit. Quoiqu’ils fussent très-considérables, néanmoins la lecture qu’il fit de cette lettre le toucha bien davantage par rapport aux louanges de ses enfans qu’il embrassa encore une fois avec des transports qu’on ne peut exprimer.

Après que ces princes eurent été quelque temps avec le roi, ils se retirèrent chacun dans leur appartement, où ils furent visités par toute la cour, qui s’empressa de leur venir faire des complimens sur leur heureux retour. C’étoit à qui s’aquitteroit le mieux de son devoir, par la haute estime & l’extrême respect qu’on