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tion ; sa charité lui fit quitter sa solitude, pour aller secourir son père. Aussi-tôt qu’il la vit, il se jeta à ses pieds, lui demanda pardon, & l’adora. Elle, se jugeant indigne de l’adoration, y voulut résister ; mais ne le pouvant pas faire, à cause de la foiblesse de son corps, un saint du ciel se vint mettre devant elle, pour réparer la faute de son père, & faire entendre que l’adoration ne se faisoit qu’à lui seul. À l’heure même, elle s’en retourna dans sa caverne, & acheva d’y vivre en odeur de sainteté.

Le nouvelliste voyant que l’empereur avoit pris plaisir au récit de cette histoire, lui dit qu’il en savoit encore une autre qui n’étoit pas moins curieuse : sur quoi ce prince lui ayant commandé de la lui conter, il commença de cette manière.

Il y avoit dans la Chine, en la ville de Cuchi, de la province d’Oquiam, une fort belle fille, issue d’une illustre race, nommée Néome. Elle avoit fait vœu de virginité ; & comme son père vouloit la contraindre à se marier, elle prit la fuite, & se retira dans le désert d’une petite isle, qui est vis-à-vis d’Ingoa, où elle vécut très-saintement, & fit un grand nombre de miracles. Les Chinois racontent entre autres celui-ci, comme le plus signalé de tous. Ils disent