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pas plutôt arrivé dans son appartement, que la princesse du sixième palais le vint saluer. Leur abord fut très-agréable ; & soit que cela vînt d’un esprit de sympathie, ou du plaisir qu’ils avoient de se voir, ils ne purent s’empêcher de s’en donner des marques réciproques. Leur conversation répondit fort bien à cette première vue, & tout leur entretien fut des plus charmans. Il ne dura pas néanmoins plus d’une heure ; & la princesse s’étant retirée, l’empereur fit venir le sixième nouvelliste, à qui il dit de lui raconter quelque aventure galante. Cet homme obéit aussi-tôt, & d’un air enjoué, mais respectueux, il parla de la sorte.

SIXIÈME NOUVELLE.

Rien ne doit surprendre de ce qui est causé par l’amour : il agit différemment, selon que les cœurs sont disposés, & il y a souvent de l’étoile dans les liaisons qu’il forme. Il y avoit à Pékin, ville capitale de la Chine ; un jeune homme plein de mérite, & dont la naissance étoit soutenue par un bien assez considérable. Il se nommoit Polaure. Un jour, étant allé voir une dame de ses amies, il trouva chez elle une fort jolie personne, nommée Banane, dont