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enfin la joie de se voir unis comme ils l’avoient souhaité. Le mariage se fit en présence de plusieurs personnes de qualité qu’on y avoit appelées. Les noces furent très-belles, & répondirent à la dignité des conviés.

Cette aventure, dit l’empereur Behram, me paroît des plus singulières ; elle fait connoître qu’on ne peut aller contre sa destinée, & que tout ce qui semble nous en écarter, ne sert qu’à nous y conduire avec plus de rapidité. Il étoit juste que le ciel joignît ces deux amans par un heureux hyménée, puiqu’ils avoient toujours eu l’un pour l’autre un amour si tendre & si sincère. Mais les dieux ont voulu les faire souffrir quelque temps, afin de leur faire trouver plus de plaisir dans cette union.

Ce prince ayant presque rétabli sa santé & ses forces, se fit mener le lendemain au sixième palais, qui étoit peint en dehors & en dedans d’aurore, d’incarnat & de blanc. L’habit de ce prince, celui des seigneurs de sa suite, & tous les équipages étoient de la même couleur, jusqu’aux harnois des chevaux. Jamais pompe ne fut plus belle, ni plus éclatante. La joie paroissoit sur le visage de chacun, & on eût dit, à les voir, qu’ils alloient célébrer la fête & le triomphe de tous les dieux. L’empereut ne fut

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