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rir bientôt : Femme, lui dit-il, vos gémissemens & vos larmes sont présentement superflus, ils ne peuvent me sauver. Vous êtes la cause de ma perte, & ainsi vous êtes obligée de me donner du secours pour tâcher de me tirer d’ici ; retournez au plutôt à la ville, & apportez des fils de soie, que vous lierez aux pieds de plusieurs fourmis que vous mettrez à la muraille de cette tour, & vous leur frotterez la tête avec du beurre, parce que, comme elles l’aiment beaucoup, si-tôt qu’elles en sentiront l’odeur, elle monteront toujours en haut, dans la croyance d’y trouver du beurre. De cette manière, je suis certain de pouvoir me sauver ; c’est pourquoi, lorsque vous aurez apporté avec la fine soie une plus grosse, vous la lierez avec la fine, & je la tirerai à moi ; & ensuite vous joindrez à celle-ci une ficelle ; & après avoir tiré une grosse corde, je l’attacherai à une poulie qui est au haut de cette tour. Apportez toutes ces choses, & gardez-vous bien d’en parler à personne : je pourrai, par ce moyen, échapper à la mort qui m’est assurée, si vous ne faites promptement ce que je vous dis. Cette femme fut un peu consolée de ces paroles ; elle courut aussi-tôt à la ville, & ayant fait provision de tout ce que son mari lui avoit demandé, elle se rendit au pied de la tour. La