Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/296

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les plus remarquables de la nature. Dans le temps que nous causions ainsi, il me dit qu’il savoit un phénomène qui surpassoit tout ce qu’on voyoit de plus extraordinaire. Ces paroles me surprirent ; & comme je le priois de m’apprendre ce que c’étoit. Je tuerai, reprit-il, tel animal qui me plaira, & alors, m’approchant de son corps, après avoir proféré quelques mots, mon esprit y entrera, & je lui redonnerai la vie : j’y resterai autant que je voudrai, &, retournant à mon corps, il ressuscitera, & celui de cet animal tombera mort sur la place, sans jamais revenir en son premier état. Cela me parut impossible ; & le jeune homme voyant que je doutois de ce qu’il venoit de me dire, en fit l’épreuve aussi-tôt. Je vous avoue, seigneur, que je n’ai jamais rien vu de plus surprenant. Je lui ai fait mille caresses, pour tâcher d’avoir son secret ; enfin, après m’avoir bien fait languir, il me l’a enseigné.

Le roi Oziam ne pouvant croire ce que ce philosophe lui racontoit, l’interrompit, en lui disant que cette histoire lui paroissoit bien fabuleuse, & qu’il craignoit fort que son esprit n’eût été la dupe de ses yeux. Cependant, ajouta-t’il, si vous voulez me faire connoître que vous n’avez pas été trompé, faites-en l’é-