Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vinera l’une de ces deux choses, ne manquez pas de le prendre pour votre époux : c’est pourquoi, messieurs, à voir l’air & la mine de ces trois jeunes ambassadeurs, on peut juger de leur mérite, & qu’ils sont nés de quelque grand prince. Comme je suis persuadée de cette première circonstance par tout ce qu’ils ont fait, & que je n’ai que des conjectures de la dernière, un de vous ira les prier de ma part de vouloir bien l’éclaircir sur ce sujet ; car si-tôt que je saurai qu’ils sont sortis d’une race illustre, je tâcherai d’avoir pour mari celui qui m’expliquera l’une des deux choses que mon père m’a dites. Ainsi, comme il restera avec moi, & qu’il aura part au gouvernement de mon royaume, nous n’appréhenderons pas que la main revienne & nous cause aucun dommage. Ce raisonnement fut approuvé par tous les ministres d’état, & un d’eux alla le lendemain trouver ces illustres ambassadeurs. Après s’être entretenu quelque temps ensemble, il leur dit que le pays ayant été délivré, par leur secours, des maux que la main leur faisoit, ce qui ne devoit être attribué qu’à la grandeur de leur génie & de leur prudence, la reine, qui avoit infiniment d’estime pour eux, souhaitoit savoir de qui ils étoient fils, & qu’elle les prioit de ne lui rien cacher là-dessus. Ces jeunes princes, qui, jusqu’alors,