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à ces illustres ambassadeurs. Je ne parlerai point ici des beaux présens qu’ils lui firent au nom de l’empereur Behram, parce qu’outre que le détail en seroit inutile, il m’éloigneroit trop de mon sujet : je dirai seulement que la reine les reçut fort honorablement, & qu’elle promit de leur remettre le miroir d’abord que la main ne paroîtroit plus ; ensuite on les conduisit dans une salle toute bâtie de marbre, de jaspe, & de porphyre, où on leur fit un festin magnifique, accompagné d’instrumens mélodieux & de voix charmantes. Plusieurs seigneurs de la cour étoient de ce repas. L’on y but à la santé de la reine & de l’empereur Behram, au bruit de l’artillerie & au son des trompettes ; ce qui dura jusqu’à la nuit : ensuite les ambassadeurs se retirèrent ; & comme il n’y avoit point de temps à perdre, ils se levèrent de grand matin, & allèrent avec les principaux officiers de la reine sur le bord de la mer avant le lever du soleil. Un moment après il parut, & aussi-tôt la main droite ouverte se fit voir sur la mer. L’aîné de ces princes, la regardant fixement, leva la sienne, & lui montra le second & le troisième doigts étendus, tenant les trois autres pliés. Cette main, qui causoit tant de maux, s’enfonça tout d’un coup dans la mer, & ne parut plus. Le peuple, qui avoit été présent à ce