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crioient au contraire que cette loi étoit très-sage.

Le roi étoit d’une extrême bonté ; il dit aux anciens avec douceur qu’ils voyoient bien eux-mêmes qu’il n’étoit plus le maître ; & qu’il falloit observer cette loi, puisque tout le monde le vouloit.

La seconde proposition du jeune monarque fut d’épouser à l’instant la princesse & de la faire déclarer reine de Solinie. Il croyoit ne trouver aucune contradiction à un si beau dessein ; mais les prêtres & les sénateurs, piqués, à ce que l’on croit, de la première loi que le roi avoit établie, s’y opposèrent de toutes leurs forces, & déclarèrent que cela étoit absolument impossible. Et quelle est dit le roi irrité, la cause de cette impossibilité ? Elle est bien grands & bien juste, dit le grand —prêtre d’un air éloquent ; &, depuis la fondation de notre monarchie, aucun de vos augustes ancêtres n’a manqué à un usage qui, par son observation, est devenu une loi fondamentale de cet empire. Mais quel est cet usage ? dit le roi qui perdoit patience. Sire, répondit le grand-prêtre e il est fondé sur la majesté de nos rois & sur le rang des princesses à qui ils veulent s’allier. Mais, s’écria Agis, qui auroit volontiers battu