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marches du trône, loua les vertus du défunt roi, dont il n’avoit jamais entendu parler, exagéra le bonheur des Soliniens de voir son trône rempli par un prince aussi parfait qu’étoit le jeune roi, quoiqu’il ne l’eût connu qu’à Azinie ; & il employa le dernier quart d’heure à les assurer du sort le plus heureux sous son règne, sans savoir ce qui devoit arriver.

La harangue de Savantivane fut généralement applaudie ; mais on ne la rapportera point, parce qu’elle fit bâiller la princesse. Quand ce discours fut fini, on mit la couronne sur la tête du jeune roi, & on lui présenta le sceptre : aussitôt chacun se prosterna, & le temple retentit des cris de joie des Soliniens & des Amazones, qui étoient entrés en grand nombre.

Le roi fit cesser le tumulte, pour proposer deux choses importantes ; la première étoit la loi qu’il avoit imaginée la veille d’adorer le soleil pendant le jour & la lune pendant la nuit. Cette proposition pensa causer une sédition. Les anciens s’élevèrent contre cette nouveauté, & se jetèrent aux pieds du roi les larmes aux yeux pour lui demander de ne les pas obliger à cette loi nouvelle. Mais les courtisans qui avoient été du repas de la veille, les jeunes gens qui avoient été au bal, & sur-tout les femmes,