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donnez ma faute, & qu’elle veut bien recevoir mes remerciemens de la grâce qu’elle me procure, il n’y faut plus penser.

Agis, qui étoit survenu pendant cet entretien, admira cette aventure, & dit au roi : Voilà, seigneur, la chose du monde la plus heureuse. Tous nos amis sont rassemblés ; vous retrouvez votre empire & votre princesse ; Bengib se réunit à Zaïde ; j’ai rencontré ma fidèle gouvernante, & votre ancien hôte d’Azinie est ici par hasard. Dans toutes nos aventures, il n’y a eu qu’un œil de perdu ; c’est le pauvre prince Solocule qui sera la victime de tout ceci. Son œil est recouvré, dit Cabrioline, & même au double. Chacun demanda à la fée comment cela s’étoit fait, & d’où elle savoit cette nouvelle. Apprenez, dit-elle, qu’après avoir quitté le prince, en sortant de vaincre les Dondiniens, je me transportai au château où nous avions passé la nuit deux jours auparavant ; j’y restai quelques jours, & allai ensuite à Amazonie, pour savoir si le prince avoit épousé la princesse Fêlée. Je sus, par mes intelligences, qu’il étoit au palais de la sœur de la reine. Je m’y fis conduire aussi-tôt, & j’y appris qu’il étoit parti, par ordre de Solocule, pour venir en ces lieux. Je vis ce prince privé de la vue, qui me joua quelques airs de vielle : cela me fit plaisir. Je