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l’apprendront. À l’égard de l’aventure qui m’a conduit ici vous saurez qu’aussi-tôt votre départ d’Azinie, on vous chercha par-tout, & je fis moi-même tous les efforts imaginables pour vous trouver ; mais n’en pouvant venir à bout, on dit que je savois où vous étiez, & que je feignois de l’ignorer. Je vis que l’on vouloit me chercher querelle sur ce que j’avois laisse échapper l’ignorant que j’avois amené à la place de mon frère Doctis. Dans la crainte d’un sort funeste, je ramassai mes trésors & je m’embarquai sur un vaisseau qui m’a conduit dans cette ville, que je ne connoissois point. Un vieux Solinien, à qui je contai mon histoire & à qui je montrai mes richesses, me proposa sa fille en mariage : c’est cette jeune femme que j’ai épousée il y a quinze jours. Tant que j’ai dormi toute la nuit, & que je n’ai vu goutte, j’ai été content de sa conduite ; mais cette nuit m’étant éveillé, je ne l’ai plus trouvée dans mon appartement. J’ai vu par ma fenêtre, une grande lumière au palais ; j’ai cru qu’il m’étoit permis d’allumer une vieille bougie que j’avois apportée d’Azinie & d’étudier en l’attendant. C’est la seule faute que j’aye faite car si je me fusse rendormi tranquillement il n’auroit été question de rien, & elle m’auroit fait accroire ce qu’elle auroit voulu. Mais puisque vous me par-