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CHAPITRE XIV.


Du repas & du bal dont Cabrioline régala toute la cour.


TOUTE la cour passa dans un grand salon, où l’on trouva une table de trente-six couverts, servie des mets les plus délicieux, ordonnés par la fée. Elle pria le roi de faire mettre à table Agis & la gouvernante, & les officiers les plus distingués. Le roi le leur ayant ordonné, il se trouva encore plusieurs places vides. Il demanda aux plus considérables de l’empire d’envoyer chercher leurs femmes & leurs filles & l’assemblée se trouva complète.

Mais les Soliniens par un reste de préjugé, n’osoient presque ouvrir les yeux. La fée s’en étant aperçue, leur en fit des reproches, & leur demanda s’ils avoient quelque peine à imiter leur roi. Il est le maître, dit le plus âgé de ces officiers ; mais nous sommes soumis aux lois. Ils ont raison dit le prince ; mais dans un moment personne n’aura plus d’inquiétude, Je fais une loi qui fera demain publiée dans tout mon empire. Je veux que l’on adore le soleil pendant le jour, & la lune pendant la nuit.

Tous les courtisans applaudirent à une pensée