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rieuse, & me dit de la faire tenir à la jeune captive qu’on destinoit au sacrifice. Qu’elle sorte, me dit l’inconnue, & qu’elle évité la mort qui lui est préparée. En tournant la pierre de cette bague en dedans de sa main personne ne pourra la voir mais ne mets pas cet anneau à ton doigt, il n’en pourroit plus sortir.

Je pris cette bague, continua Abdumnella ; je la serrai soigneusement sous mon chevet, & la jeune personne qui me l’avoit donnée disparut. Mais apparemment qu’elle laissa la porte de ma chambre entr’ouverte & qu’il vint quelque vent coulis ; le lendemain je me trouvai avec un petit rhume qui m’empêcha d’aller porter moi-même cette bague à la jeune prisonnière. Je lui écrivis un billet, par lequel je lui marquois l’usage qu’elle devoit en faire & je lui envoyai cette lettre avec l’anneau par un de mes esclaves. Depuis ce temps je n’ai pas revu ce domestique & je n’ai pu savoir ce qu’il étoit devenu. Cependant, par un bonheur inespéré, tout a réussi au gré de mes désirs, & cette jeune héroïne dont nous ignorions le rang & la naissance a été heureusement préservée du trépas.

Le jeune roi loua fort la prudence du grand-prêtre de ne point sortir quand il étoit enrhumé, & la princesse le félicita sur ce que son indis-