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partie de chasse dans la plaine ; je lui ferai met. tre au dessert dans son verre d’une poudre dont je connois la vertu. Si, pendant la promenade, il n’offre point à vos regards le ciel où brille ce figue favorable, je consens à payer le repas tout seul.

Chacun applaudit à cette invention ; mais les prêtres du soleil refusèrent d’assister à cette fête. Il ne convient pas, dit l’un d’eux avec un air d’autorité, que nos yeux, destinés à regarder le dieu brillant que nous adorons, & qui n’osent envisager la lune, s’occupent à faire une pareille découverte. Nous nous en reposons sur les sénateurs destinés à veiller aux intérêts temporels des peuples. Parbleu ! dit un des sénateurs, vous êtes devenus bien délicats. N’est ce Pas un de vos prédécesseurs qui a fait cette remarque si utile à la patrie ? Sans lui, aurions-nous jamais su comment le derrière du prince étoit fait ? Il peut avoir manqué, répondit le prêtre du soleil, mais son action a été heureuse, & une faute n’en est plus une, si-tôt qu’elle réussit. A notre égard, nous pourrions être trompés dans notre attente, gardons-nous de commettre une irrégularité sans aucun fruit.

Nous avons, dit un autre prêtre, une raison encore qui nous dispense d’assister à cette observation : c’est ce soir que l’on doit immoler les