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ment dans ma maison, elle n’est qu’à deux pas d’ici ; je vous entretiendrai de choses qui vous intéressent infiniment. Je m’excusai sur ce que j’avois une commission pressée de la part de mon maître. Je sais, me dit la vieille, quel est l’ordre qu’il vous a donné ; mais vous pouvez différer de quelques momens à l’exécuter, & vous ne refuserez pas de me suivre, quand vous saurez que j’ai à vous entretenir de la part de la fée des montagnes, qui vous a donné à Abdumnella.

Je me laissai engager par ces paroles, & je suivis la vieille femme. Elle me conduisit dans un appartement assez propre ; elle fit apporter de quoi déjeuner, & me raconta, pendant le repas, des choses si particulières, qu’il sembloit qu’elle m’eût toujours suivi. Je sus surpris de ses discours, & lui demandai avec transport des nouvelles de Zaïde. Qu’est devenue, lui dis je, cette malheureuse fille ? Est-elle morte du coup qu’elle s’est donné, ou puis-je espérer de la revoir encore ? Si vous voulez être éclairci de son sort, me répliqua la vieille, vous n’en avez qu’un seul moyen, mais qui vous sera bien facile ; mettez à votre doigt la bague qu’Abdumnella vous a donnée, & vous serez bientôt instruit du destin de Zaïde.

Quoique j’eusse un violent désir de savoir ce