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grands biens pendant le nouveau cours qu’ils le prient de recommencer.

Il y a quelques jours qu’une troupe de femmes parut sur ce rivage ; nos peuples les surprirent, en leur offrant les plus riches présens, & ont emmené captives deux d’entre elles. Demain, qui est le dernier jour de l’année, elles doivent être sacrifiées au coucher du soleil.

Depuis que ces malheureuses victimes sont au pouvoir des Soliniens, mon maître Abdumnella m’a paru plongé dans une tristesse affreuse. Enfin il y a deux jours qu’il me prit en particulier J’ai pitié me dit-il, de la plus jeune des deux victimes que l’on doit immoler. En me disant ces mots il me présenta une bague avec un billet cacheté : Porte cela, me dit-il, à la jeune personne que l’on garde au fort ; lorsque tu viendras de ma part, les portes de la prison te seront ouvertes ; je marque à la jeune captive l’usage qu’elle doit faire de cet anneau. Mais ajouta Abdumnella, garde-toi de le mettre à ton doigt. Il me donna en même-temps cette lettre & cette bague fatale & je pris la route du fort où la jeune prisonnière étoit gardée.

Je trouvai en chemin une vieille femme qui m’aborda d’un air obligeant. Je vous souhaite, me dit-elle, toutes sortes de prospérités ; j’ai de grands secrets à vous révéler ; entrez un mo-