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d’attendre Zaïde, & de revenir la chercher encore, si-elle ne venoit point. Je marchai quelque temps ; & quand le jour parut tout-à-sait, je me retirai dans une grotte que je trouvai entre les montagnes.

Lorsque je commençois à m’y reposer, je vis paroitre une jeune nymphe qui sortit du fond de l’antre où j’étois. Je fus étonné de cette vue. Ne craignez rien, me dit-elle ; je suis une fée puissante qui règne sous cette longue chaîne de montagnes, dont une partie du lac de Parime est environnée. Sans moi, vous péririez ; les gens de votre ancien maître vous suivent, & vous ramèneroient chez lui pour vous faire mourir. Le maître des esclaves a fait arrêter Zaïde, qui vouloit vous suivre. Il a découvert qu’elle vouloit le tromper ; il veut se venger, en vous immolant à ses yeux : mais j’ai résolu de prendre votre défense ; ainsi, vous n’avez rien à redouter.

Après avoir achevé ces paroles, la fée me fit retirer dans une caverne obscure, d’où je voyois ce qui se passoit, sans pouvoir être aperçu, à cause de l’obscurité qui m’environnait. Je vis aussi-tôt arriver plusieurs domestiques de mon ancien maître, conduits par le chef des esclaves, & qui tenoient au milieu d’eux ma chère Zaïde. Ils parurent étonnés à l’aspect de la fée.