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princesse ; elle s’approcha, & se jeta aux pieds de Fêlée.

Dans ce moment survint la gouvernante avec Agis ; ils embrassèrent Prenany avec toute la joie possible. Quand ils eurent satisfait leurs premiers transports, Agis demanda tout bas à Prenany, si cette personne noire n’étoit point Cabrioline qui s’étoit déguisée pour venir à la cour. Prenany lui répondit que ce n’étoit point elle, & raconta à la compagnie comment la fée l’avoir quitté, où il avoit rencontré la jeune personne qu’ils voyoient, & le service qu’elle lui avoit rendu. Chacun baisa de bon cœur le visage noir de la moresse, & la princesse elle-même l’embrassa, après avoir bien regardé si les autres ne s’étoient point barbouillés à sa peau.

Félêe, pour jouir de l’entretien du tendre amant qu’elle retrouvoit, voulut se promener dans une allée du bocage où ils étoient. Ces deux jeunes amans ne pouvoient exprimer la joie qu’ils sentoient de se revoir ; il n’y avoit pas jusqu’au petit chien de la princesse, qui pensa faire casser le nez à Prenany deux ou trois fois, en se fourrant entre ses jambes pour le caresser.

Après que Prenany eut remercié la princesse de la manière tendre avec laquelle elle le recevoit, il s’informa dans quelles dispositions étoit