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Fêlée est amoureuse de moi ; elle me fait mille caresses, me prend tout l’argent que je puis avoir, pour me le ménager, & m’assure que quelque jour… Ah ! vous êtes trop charmant, mon cher Agis, dit la fée en éclatant de rire ; ne parlons plus de cet amour-là : je vois, sans que vous l’en disiez davantage, que c’est là votre première inclination. C’est la vérité, dit le page : comme je n’ai jamais vu qu’elle, elle est la première que j’aye aimée. Vous avez le cœur naturellement tendre, dit la fée ; je vous en estime davantage. Mais regardez-moi, ajouta-t-elle, n’aimeriez-vous pas mieux une jeune personne, vive, enjouée, qui me ressemblât, par exemple ? Ah ! répondit Agis en prenant les mains de la fée ; une personne qui vous ressembleroit me seroit plus chère que ma vie, je serois tout pour elle ; & si j’espérois d’en être aimé, rien ne seroit comparable à mon bonheur. Mais prenez garde, dit la fée en montrant à Agis une de ses jambes à moitié découverte, vous ne vous apercevez pas que vous glissez de dessus mon lit, & que vous emportez toute la couverture avec vous. Pardonnez-moi, charmante nymphe, dit Agis ; auprès de vous, on ne se connoît plus ; pour expier ma faute, il faut que je baise ce petit pied qui danse si bien. Mais, en vérité, vous