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de Robinson Crusoé.

bonne quantité de la même corde, qui nous avoit servi à lier nos feux d’artifice ; ce qui nous détermina à attaquer d’abord les gens de la cabane, avec aussi peu de bruit qu’il nous seroit possible. Nous commençâmes par frapper à la porte, ce qui réussit précisément, comme nous l’avions espéré. Un de leurs prêtres venant pour ouvrir, nous nous en saisîmes d’abord, lui mîmes un bâillon à la bouche, afin qu’il n’appelât point au secours ; nous lui liâmes les mains & le menâmes devant l’idole où nous le couchâmes à terre, après lui avoir encore lié les pieds.

Deux de nous se mirent ensuite à côté de la porte, en attendant que quelqu’autre sortît, pour savoir ce qu’étoit devenu le premier ; & quand ils se virent trompés dans cette attente, ils frappèrent de nouveau tout doucement ; ce qui en fit venir deux autres à la même porte ; & nous les traitâmes précisément de la même manière que leur compagnon ; nous les accompagnâmes tous trois jusqu’auprès de l’idole, où nous les plaçâmes à terre à quelque distance l’un de l’autre.

Quand nous revînmes sur nos pas, nous en vîmes deux autres venir hors de la tente, & un troisième qui s’arrêtoit à la porte ; nous mîmes la main au collet aux deux premiers, sur quoi le troisième s’étant retiré en poussant de grands