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de Robinson Crusoé.

de Chinois ; ce renfort leur donnera du courage, & ils seront braves en compagnies de braves gens. Sans me donner le tems de lui répondre, je fus joindre au grand galop notre commandant du jour, pour lui communiquer ce conseil. Il le goûta fort, & dans le moment même il l’exécuta, & il fit un corps de réserver du reste de nos gens. Dans cette posture, nous continuâmes notre marche, en laissant les deux cens autre Chinois faire un corps à part, pour garder nos chameaux, avec ordre de détacher la moitié de leurs soldats, pour nous donner du secours, s’il étoit nécessaire.

Un moment après, les Tartares furent assez proches de nous pour donner. Ils étoient en très-grand nombre, & je n’outre point, en disant qu’ils étoient dix mille tout au moins. Ils commencèrent par détacher un parti pour nous reconnoître & pour examiner notre contenance. Les voyant passer par devant notre front, à la portée du fusil, notre commandant ordonna à nos deux aîles d’avancer tout d’un coup avec toute la vîtesse possible, & de faire feu dessus. On le fit, sur quoi ces Tartares se retirèrent pour rendre compte apparemment de la réception que nous venions de leur faire, à laquelle le reste devoit s’attendre.

Nous vîmes bien que la manière dont nous les avions salués, n’étoit pas de leur goût. Ils firent