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de Robinson Crusoé.

scélérats, qu’ils en croyoient les propriétaires. Je suis persuadé que du moins ils s’en fieront assez à moi, pour agir avec plus de précaution qu’ils n’avoient d’abord projeté. Eh bien, lui dis-je, si vous les rencontrez, voulez-vous bien vous acquitter d’une commission que je vous donnerai pour eux ?

Oui-da, me répondit-il, pourvu que vous me la donniez par écrit, afin qu’ils voient clairement qu’elle vient de vous, & que je ne l’ai pas forgée de mon chef. Là-dessus je me mis à leur écrire, & après avoir détaillé toute l’histoire de l’attaque des chaloupes que j’avois été obligé de soutenir, & développé la fausseté des raisons qui les avoient poussés à me faire cette insulte, dans le dessein de me traiter avec toute l’humanité possible, je finis en les assurant que, si j’avois le bonheur de les reconnoître jamais en Angleterre, je les en payerois avec usure, à moins que les loix de la patrie n’eussent perdu toute autorité pendant mon absence.

Le vieux pilote lut & relit cet écrit à différentes reprises, & me demanda si j’étois prêt à soutenir tout ce que j’y avançois. Je lui dis que je le soutiendrois tant qu’il me resteroit un sol

de bien, & que j’étois très-sûr de trouver une

occasion de faire repentir ces Messieurs de la précipitation de leur cruel dessein. Mais je n’eus