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de Robinson Crusoé.

échappât un seul, pour donner l’alarme à la ville, ce qui leur attireroit toute une armée ; & s’ils laissoient ces gens-là en repos, il étoit absolument impossible de trouver le chemin de la ville, & d’exécuter leur beau projet.

Ils choisirent pourtant ce dernier parti, résolus de chercher la ville le mieux qu’il leur seroit possible. Après avoir marché quelques momens, ils trouvèrent une vache attachés à un arbre, & ils résolurent d’abord de s’en faire un guide. Voici comme ils raisonnèrent ; la vache appartient ou au hameau, ou à la ville. Si elle est déliée, elle cherchera son étable sans doute. Si elle retourne en arrière, nous n’avons rien à lui dire, elle nous est inutile absolument ; mais si elle va en avant, nous n’avons qu’à la suivre ; elle nous menera indubitablement où nous voulons être. Là-dessus ils coupèrent la corde, & virent avec plaisir la vache marcher devant eux. Pour abréger, elle les mena tout droit vers la ville, qu’ils virent composée à-peu-près de deux cents cabanes, dont quelques-uns contenoient plusieurs familles.

Ils y trouvèrent un profond silence, & tout le monde endormi tranquillement comme dans un endroit qui n’avoit jamais été exposé aux attaques de quelques ennemis. Ils tinrent alors un nouveau conseil de guerre, & ils résolurent de