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de Robinson Crusoé.

particulier, si on lui offroit de le ramener en Angleterre, & de lui donner le commandement du plus beau vaisseau de guerre de l’armée navale, il le refuseroit, à moins qu’on ne lui permît de prendre sa famille avec lui ; & que s’il y avoit un ecclésiastique dans le vaisseau, il se marieroit dans le moment de tout son cœur.

C’étoit-là justement où je l’attendois ; le prêtre n’étoit pas avec moi alors, mais il n’étoit pas loin. Je répondis à Atkins, qu’effectivement j’avois un homme d’église avec moi, que je les voulois faire marier le lendemain, & qu’il n’avoit qu’à délibérer là-dessus avec ses camarades. Pour moi, je n’ai que faire de délibération, je suis prêt, si le ministre est prêt de son côté ; & je suis sûr que tous mes compagnons sont de mon sentiment. Je lui dis que mon ami, le ministre, étoit françois, & qu’il ne savoit pas un mot de la langue angloise ; mais que je m’offrois à lui servir d’interprète. Il ne songea pas seulement à me demander s’il étoit papiste ou protestant ; ce que j’avois extrêmement craint. Là-dessus nous nous séparâmes, je fus rejoindre mon prêtre, & Atkins alla délibérer sur cette affaire avec ses camarades.

Je communiquai au religieux la réponse que mes gens m’avoient donnée, & je le priai de ne