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de Robinson Crusoé.

gens s’éveilla, & demanda qui étoit celui qui faisoit du bruit : sur quoi le gouverneur lui dépeignit la situation où il se trouvoit. Écoutez donc, lui dit l’espagnol ; de tels mouvemens ne sont pas à négliger, je vous en assure. Il y a certainement quelque malheur qui nous pend sur la tête. Où sont les anglois ? poursuivit-il. Il n’y a rien à craindre de ce côté-là, répondit le gouverneur ; ils sont dans leurs huttes. Il est apparent que depuis leur dernière mutinerie les espagnols s’étoient réservé mon château, & qu’ils avoient logé les anglois dans un quartier à part d’où ils ne pouvoient pas venir à eux sans qu’ils y consentissent.

N’importe, répondit l’espagnol ; il y a ici quelque chose qui ne va pas bien, j’en suis sûr par ma propre expérience. Je suis très-convaincu ajoûta-t-il, que nos esprits ont de la communications avec des esprits dégagés de la matière, qui habitent le monde invisible, & qu’ils en reçoivent des avertissemens avantageux, pourvu qu’ils s’en veuillent servir. Allons, dit-il, sortons d’ici, examinons tout ; & si nous n’y trouvons rien qui puisse justifier vos appréhensions ; je vous conterai une histoire fort convenable au sujet, & qui vous convaincra de la vérité de mon opinion.

En un mot, ils allèrent ensemble sur la col-