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de Milord Céton.

pompons, les colliers, les sultannes, les tronchines, les sacs à ouvrage qui font aussi partie de l’ajustement : & pour les hommes, des bourses en coquilles, des nœuds d’épées en doubles roses, des bourdaloux en aigrettes, & mille autres ingrédiens, qui sont l’ornement d’un petit-maître, aussi amoureux de sa figure, qu’une jolie femme. Ces écoles sont distribuées en plusieurs salles ; les unes sont pour la composition des bijoux : car il faut pour être du bon ton, que les hommes & les femmes en soient chargés comme des mulets ; on doit porter des boëtes de toutes formes, & remplies de différens tabacs, des miroirs de poche, étuis à rouge, boëtes à bonbons. La mode est actuellement de s’en présenter, & aussi des eaux de toutes espèces ; ce qui fait qu’on doit avoir plusieurs flacons. Je ne sais comment ils peuvent marcher les poches remplies de tant de brimborions, à moins que ce ne soit pour leur servir de balancier dans les promenades, & de matière de conversation dans leurs cercles.

Rien ne manque dans ces écoles pour l’utilité publique : c’est-là où l’on apprend à suppléer au désagrément des tailles difformes, où l’on étudie à fond tous les airs de visage avec l’art de faire valoir tour à tour la blonde & la brune, les nez retroussés, les visages longs, les minois