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ces jusqu’à des romans, pourvu qu’il n’y ait point de morale ; car alors il les trouve d’un insipide & d’un ennui à périr ; à peine en a-t-il lu quelques feuilles, qu’il le condamne sans retour.

On peut dire, après un mûr examen, que leur vie est aussi uniforme, que le cours du soleil. Le matin, au lever de la reine, ou dans l’anti-chambre d’un visir ; le reste de la journée, à table, au jeu ou dans les promenades. Il est encore du bel air de courir tous les spectacles en un même jour : dans l’un, c’est une actrice nouvelle qui doit paroître dans un tel acte ; dans l’autre, on veut y voir un entrechat ou un pas de deux : le reste du tems se termine en débauche dans une de leurs petites maisons. En général, on peut comparer les Lunaires à des caméléons, imitateurs serviles des vertus ou des défauts de ceux qui les gouvernent. Tristes, dévots, joueurs ou débauchés, on les voit aussitôt s’honorer de ces différens vices, semblables à de vrais automates, qu’une même machine ou les mêmes ressorts font mouvoir.