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de Milord Céton.

Le projet de son collegue, entièrement opposé au premier, me parut beaucoup plus facile dans l’exécution. J’en trouvai l’idée si bonne, que je lui en demandai une copie, qu’il se fit un plaisir de me donner, parce qu’il flattoit sa vanité : je vais la traduire ici sans y rien changer.

Ce projet tendoit à lever un nouveau droit sur tous les sujets, qui doit être proportionné à leurs revenus, ou aux charges & dignités dont ils sont décorés ; mais cette taxe ne doit être établie que sur les vertus, les talens & les belles qualités de l’esprit & du corps : chacun des citoyens sera lui-même son juge, & l’impôt ne sera appliqué que sur les avantages qu’il conviendra lui-même avoir reçus de la nature ; sa propre déposition y mettra le prix.

Les droits les plus forts seront imposés sur les mignons de Vénus, proportionnés aux faveurs qu’ils auront reçues de la part de cette déesse : on s’en doit rapporter sur cet article, comme sur les autres, à la bonne-foi des petits-maîtres : l’esprit, la valeur, la souplesse, l’intrigue, les graces extérieures, la taille & la figure, seront prisés à la même valeur pour l’honneur, la probité, la sagesse, la modestie, la bonne-foi dans les traités ; en un mot, toutes les