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de Milord Céton.

nom de chacune, nous mena le lendemain chez un géomètre, qui nous parut être un fou du premier ordre. Cet homme nous parla de sa science avec tant d’enthousiasme que nous ne comprîmes pas un mot à ce qu’il nous dit : il nous assura qu’il avoit trouvé la quadrature du cercle, voulut nous démontrer qu’un & deux ne sont qu’un, que la plus petite partie est aussi grande que le tout ; enfin cet homme, dont l’esprit abstrait négligeoit les connoissances terrestres pour contempler la marche des corps célestes qui environnent le globe de l’univers, ajouta que, par ses calculs, il avoit découvert que tous ses prédécesseurs s’étoient trompés dans leurs opérations sur la distance qu’il y a d’une planette à l’autre de plus d’une demi-lieue ; qu’il avoit passé plusieurs années à en calculer les différens dégrés par le moyen de l’infini, & que par ces mêmes calculs, il avoit très-exactement compté le nombre des atômes d’Epicure. Il nous débita encore mille autres découvertes à-peu-près aussi intéressantes.

Pour mettre de l’ordre dans nos observations, Damon, qui s’étoit érigé en mentor, nous conduisit chez un astronome, qui nous assura avoir fait la plus belle découverte du monde pour la sûreté de la navigation, & que personne avant lui n’avoit encore pu trouver